Alors que la compagnie nationale française multiplie les initiatives pour renforcer son positionnement premium et fluidifier le parcours passager à Roissy, son image grand public se trouve écornée par une polémique virale concernant la restauration en classe économique. Retour sur une actualité en clair-obscur pour le pavillon tricolore.
L’extension du réseau La Première et la promesse du luxe
Dans une volonté claire de capturer une clientèle à haute contribution, Air France accélère le déploiement de son produit le plus exclusif. La compagnie a officialisé l’extension de son service La Première vers quatre nouvelles destinations stratégiques : Atlanta, Boston, Houston et Tel-Aviv. Ces liaisons, opérées quotidiennement par une flotte sélectionnée de Boeing 777-300ER, permettront aux passagers de profiter de la cabine emblématique de la marque.
Dès cet été, l’offre au départ de Paris-Charles de Gaulle s’étoffera considérablement, couvrant un réseau élargi incluant des hubs majeurs tels que Dubaï, Singapour, Tokyo-Haneda ou encore New York-JFK. La stratégie de montée en gamme ne s’arrête pas là : à l’horizon juillet 2026, l’ensemble des vols vers Los Angeles et New York-JFK seront équipés des toutes nouvelles suites La Première. L’ambition affichée est de basculer l’intégralité du réseau concerné vers ce nouveau standard de cabine d’ici la fin de l’année 2026.
Digitalisation et confort : le hub de Charles de Gaulle fait peau neuve
Parallèlement à cette offensive sur le long-courrier, Air France tente de gommer les frictions au sol, souvent point noir de l’expérience voyageur. Le hub de Paris-Charles de Gaulle bénéficie d’une série d’innovations technologiques notables. La plus marquante reste le Short Connection Pass, lancé en août 2025 en partenariat avec le Groupe ADP. Ce système automatisé repère les passagers disposant d’un temps de correspondance critique et leur octroie une priorité aux contrôles de sûreté et de police, notifiant les voyageurs concernés directement par SMS ou e-mail.
L’accompagnement numérique s’invite également sur les smartphones via WhatsApp, offrant depuis février 2025 un guidage pas à pas pour les correspondances à Paris et Amsterdam. Côté écosystème Apple, les « Activités en direct » sur iOS permettent désormais à près de 90 000 passagers quotidiens de suivre leur compte à rebours d’embarquement directement sur leur écran verrouillé.
L’expérience physique n’est pas en reste, notamment au Terminal 2E, Hall K, où le salon a été repensé. S’étendant désormais sur plus de 2 800 mètres carrés, cet espace dédié aux clients Business et Flying Blue Elite Plus a vu sa capacité augmenter de près de 200 sièges, offrant un confort accru aux voyageurs fréquents. De plus, l’accessibilité a été revue : depuis mars 2025, les passagers en fauteuil roulant manuel peuvent conserver leur équipement jusqu’à la porte de l’avion, une mesure qui devrait s’étendre aux modèles électriques d’ici la fin de l’année.
Un « déjeuner de prison » ? La polémique virale qui secoue la classe éco
Si le haut du panier bénéficie d’investissements massifs, la réalité en classe économique a récemment fait l’objet de vives critiques. Une photo publiée sur Reddit par un passager d’un vol Paris-New York a déclenché un véritable bad buzz. L’image, montrant ce qui s’apparente à deux tranches de fromage posées sommairement sur du pain beurré, a provoqué l’indignation des internautes.
Les comparaisons n’ont pas tardé à fleurir, certains qualifiant le repas de « déjeuner de prison digne du Mississippi », tandis que l’auteur du post évoquait des « vibes du Fyre Festival », en référence au célèbre fiasco événementiel de 2017. « J’aime Air France, mais c’est tellement embarrassant », a commenté un utilisateur, soulignant le décalage entre la réputation gastronomique de la France et la prestation servie. L’auteur de la photo a même suggéré qu’il privilégierait la compagnie partenaire Delta à l’avenir.
Toutefois, des voix plus mesurées se sont élevées pour remettre l’incident dans son contexte. Plusieurs habitués de la ligne ont précisé qu’il ne s’agissait probablement pas du repas principal, mais de la collation servie juste avant l’atterrissage — le fameux « goûter ». Selon la politique de service d’Air France, un repas complet avec plats chauds est servi après le décollage, tandis qu’une prestation plus légère est proposée avant l’arrivée. Bien que cette explication technique soit plausible, l’absence de réponse officielle de la compagnie au moment de la publication de ces informations laisse le champ libre aux critiques sur la qualité perçue de son offre économique.