Le paysage culinaire mondial est en pleine mutation. Alors que les capitales européennes, Paris en tête, s’ouvrent avec ferveur aux saveurs venues d’ailleurs, la gastronomie française traditionnelle continue, elle, de s’exporter avec succès. Cette dualité illustre une tendance de fond : une recherche d’authenticité, qu’elle soit thaïlandaise sur les bords de Seine ou française sur la côte californienne.
La vague thaïlandaise déferle sur la capitale
À Paris, l’engouement pour la cuisine thaïlandaise ne se dément pas. Les amateurs de pad thaï, de khao phat et de currys relevés sont nombreux à rechercher les meilleures tables. Il faut dire que cette gastronomie, aux influences chinoises, indiennes ou encore birmanes, séduit par ses marqueurs forts : curry, menthe, citronnelle et l’incontournable basilic thaï.
Souvent réputée pour son piquant, la cuisine thaïe ravit les palais en quête de sensations fortes. Cependant, elle ne se résume pas à cela et propose une vaste palette de saveurs, des soupes tom yum aux salades de papaye, en passant par les currys verts et rouges, que l’on peut souvent demander moins épicés.
Une offre parisienne de plus en plus diversifiée
Face à cette demande croissante, l’offre parisienne s’est considérablement enrichie. La gastronomie thaï se déguste désormais sous toutes ses formes, des établissements traditionnels comme Sukhothaï (13e) aux nouveaux concepts axés sur la « street food », tel Baan PhadThai (2e).
Le paysage local s’étend même à des concepts hybrides, comme le premier brunch franco-thaïlandais proposé par Maythai (11e), ou à des cuisines fusion, à l’image de Buja (13e) qui mêle spécialités thaïes et vietnamiennes en version végétarienne, ou de Luangpra, qui explore les confins des saveurs laotiennes et thaïes. Des adresses comme Q Bar (11e) ou Little Bambou (16e) confirment cette vitalité.
La brasserie française s’exporte à Santa Monica
Dans un mouvement inverse, la gastronomie française prouve sa capacité d’attraction à l’international. Un exemple récent se trouve à Santa Monica, en Californie, où l’hôtel Oceana a inauguré le 11 octobre dernier « La Monique », une nouvelle brasserie française dirigée par le chef David Fricaud.
Demi-finaliste de « Top Chef France » en 2010 et fort d’une expérience à Las Vegas et Malibu, David Fricaud propose un menu qu’il décrit comme « une lettre d’amour aux traditions de la brasserie française ». L’objectif affiché : « Nous voulons faire une cuisine élégante pour des gens élégants. »
Entre tradition et « twist » américain
Si la base reste « classique française », le chef admet y ajouter une « légère touche américaine ». Le plat signature de l’établissement est « Le Grand Poulet », servi avec des pommes de terre grenailles sautées et un jus truffé. C’est un plat qui, selon le chef, « vous transporte à un déjeuner familial du dimanche en France ».
Pourtant, le plus grand succès de la carte à ce jour est une création plus audacieuse : les « escargot poppers ». Dans cette version, la crème à l’ail et aux herbes, logée dans la coquille, est conçue pour être consommée comme un « shot ». La carte met également à l’honneur des produits de luxe comme le bœuf Wagyu A5 et « Le Plateau Royal » de fruits de mer, ainsi qu’un carpaccio de thon, jugé « parfait ici, au bord de la plage à Santa Monica ».