
Chaque nouvelle sortie d’iPhone est un événement, mais la série des iPhone 12, lancée en 2020, a marqué un tournant. Après une génération d’iPhone 11 perçue comme une simple mise à niveau technologique face à une concurrence Android de plus en plus agressive, Apple se devait de frapper un grand coup. Et ce fut le cas, avec une gamme qui a su convaincre, mais qui a également mis en lumière des défis persistants, notamment celui de la longévité de la batterie.
Un design renouvelé et un lancement sous tension
Avec l’iPhone 12, Apple a opéré un retour aux sources esthétique en réintroduisant un design à bords plats, rappelant l’emblématique iPhone 5S. Plus fins, plus légers et plus compacts que leurs prédécesseurs, les iPhone 12 et 12 mini arboraient un châssis en aluminium et un écran protégé par le « Ceramic Shield », une technologie de verre renforcé promettant une meilleure résistance.
Cependant, ce lancement a été marqué par d’importantes difficultés d’approvisionnement. Apple, comme l’ensemble du secteur technologique, a fait face à des pénuries de composants, notamment pour les modules de gestion de l’énergie et les capteurs LiDAR des modèles Pro. Cette situation a entraîné une hausse du coût des pièces de 15 % à 30 %, complexifiant la disponibilité des appareils malgré une demande extrêmement forte. Dans cette gamme, si l’iPhone 12 standard (6,1 pouces) a rapidement représenté un tiers des ventes, son petit frère, l’iPhone 12 Mini, a été un échec commercial, forçant Apple à en réduire drastiquement la production.
La longévité de la batterie : le dilemme des utilisateurs
Au-delà des performances initiales, une préoccupation majeure demeure pour les utilisateurs : la durée de vie de la batterie. Pour y répondre, Apple a intégré des fonctionnalités logicielles visant à préserver sa santé, comme la possibilité de limiter la charge à 80 %. Une expérience menée par un utilisateur intensif sur près de deux ans met en lumière les avantages et les inconvénients de cette stratégie.
L’objectif était simple : maximiser la durée de vie de la batterie de son iPhone en ne la rechargeant jamais au-delà de 80 %. Apple affirme en effet que ses modèles récents peuvent conserver 80 % de leur capacité originale après 1000 cycles de charge complets dans des « conditions idéales ». L’utilisateur a donc voulu créer ces conditions.
Un pari gagnant… au début
Les premiers résultats furent encourageants. Après un peu plus d’un an et 355 cycles de recharge, la capacité maximale de la batterie n’avait chuté qu’à 91 %. L’autonomie quotidienne, bien que réduite, restait tout à fait gérable, et l’anxiété liée au niveau de charge avait disparu.
Le compromis semblait alors payant : sacrifier 20 % de l’autonomie au quotidien pour garantir une meilleure longévité. Les rares fois où le système calibrait la batterie en la chargeant à 100 % offraient même une bouffée d’air frais, avec une autonomie perçue comme exceptionnelle.
Quand l’usure devient un problème quotidien
Cependant, après 17 mois et 501 cycles de charge, le constat était bien différent. La capacité de la batterie était encore de 89 %, un chiffre honorable. Mais combinée à la limite de 80 %, cette légère dégradation rendait l’utilisation quotidienne très compliquée. L’appareil peinait à tenir jusqu’en fin d’après-midi, et les batteries externes sont devenues indispensables.
Le véritable problème est apparu à ce moment : l’autonomie était devenue médiocre, mais pas assez pour qu’Apple accepte de remplacer la batterie, la marque n’intervenant généralement que lorsque la capacité maximale passe sous le seuil critique des 80 %. Pour cet utilisateur, la durée de vie « effective » de son iPhone haut de gamme s’est donc révélée inférieure à deux ans. Face à cette situation, la seule solution a été d’abandonner l’expérience et d’acheter un nouveau modèle, dont l’autonomie neuve a offert un contraste saisissant.
Cette expérience illustre parfaitement le compromis entre la préservation de la batterie sur le long terme et le confort d’utilisation au quotidien. Bien qu’Apple propose désormais son programme « Self Service Repair » en Europe, permettant de commander des pièces pour réparer soi-même son appareil, cette démarche ne résout pas le problème de l’usure pour l’utilisateur moyen, souvent poussé vers un renouvellement plus rapide de son smartphone.